Abeille : hibernage ou hivernage ?
L’abeille hiberne-t-elle ou hiverne-t-elle ? Les deux, mon général. Tout dépend, en réalité, de quelle abeille nous parlons. L’hibernation consiste, pour les animaux, à abaisser la température de leur corps à des températures très basses et à freiner drastiquement le nombre de battements de leur cœur, ainsi que leur rythme respiratoire, diminuant ainsi leurs dépenses énergétiques de 30 à 50 fois.
Entre la mi-octobre et la mi-avril, à peu près, les bourdons, les insectes, et les abeilles solitaires hibernent. Ces petits animaux se trouvent un abri, qui dans un trou de terre, qui dans une cavité d’arbre ou sous un tas de feuilles mortes, et ralentissent drastiquement leur métabolisme dans l’espoir d’avoir suffisamment de réserves pour survivre à un hiver de six mois.
Mais l’abeille domestique, qui produit le bon miel que nous aimons, n’a pas le même comportement. On dit qu’elle hiverne.
L’abeille domestique reste active l’hiver
La particularité de cet insecte domestique est de rester actif au cours de l’hiver. Il est important, pour cela, que les ruches dans lesquelles les abeilles sont installées soient bien isolées et que les réserves de miel soient suffisantes pour que l’essaim ne meurt pas. Dès les prémisses de l’hiver, la reine de la ruche donnera naissance à des abeilles d’hiver, qui n’occupent pas les mêmes fonctions que les abeilles d’été. Si ces dernières sont destinées à butiner le nectar des fleurs, les abeilles d’hiver ne voleront presque pas au-dehors de la ruche, leur rôle étant de participer à la survie du groupe, de la reine en premier lieu. Alors qu’une abeille d’été vit entre 45 et 60 jours, une abeille d’hiver vit 150 à 200 jours. Quant à la reine, elle peut vivre 5 ans.
Afin que la température soit assez haute pour leur survie, les abeilles se regroupent près des réserves de miel à l’intérieur de la ruche, et l’essaim ne cessera de battre des ailes dans le but de dégager de la chaleur.
On parle alors de grappe, pour désigner cette multitude d’abeilles qui se relaient pour battre des ailes afin de conserver une chaleur suffisante. Bien sûr, toutes ne passeront pas l’hiver, et, dans la plupart des cas, c’est de faim qu’elles meurent, et non de froid. C’est pourquoi il est essentiel que l’apiculteur laisse assez de miel pour qu’elles se nourrissent.
Une autre particularité amusante des abeilles domestiques est leur propreté. Afin d’éviter le développement de maladies dans la ruche, elles vont régulièrement faire leurs besoins à l’extérieur.
Enfin, puisque chaque bouche à nourrir enlève du pain aux autres, les faux bourdons, qui sont les mâles, sont invités à disparaître au début de l’hivernage, leur fonction de reproducteur n’ayant plus d’utilité.
Le réchauffement climatique est un danger pour les abeilles
Mais ce qui peut être fatal aux abeilles est un printemps trop précoce. Une fois que les températures sont assez hautes pour qu’elles sortent, elles iront chercher de la nourriture. Si les arbres ne sont pas encore en fleurs, et qu’elles ne trouvent pas de nectar, elles auront dépensé leur énergie inutilement, au risque de périr. Les effets du réchauffement climatique peuvent être fatals à ces insectes pollinisateurs, par conséquent à l’écosystème terrestre tout entier.