L’apiculture dans l’Antiquité
L’Apithérapie et l’Ancienne Égypte
Il est difficile de dire exactement depuis combien de temps le miel existe. Une des premières traces écrites où est mentionné le miel remonte à 2100 av. J.-C., dans les écrits cunéiformes sumériens et babyloniens, dans le code hittite et dans les écrits sacrés d’Inde et d’Égypte. Il est vraisemblablement bien plus ancien que cela. Des peintures rupestres dans la grotte de l’araignée (cueva de la Araña) à Bicorp, près de Valence en Espagne, datant de 7000 av. J.-C. montrent les premières traces de l’apiculture.
La plus ancienne preuve de l’existence de ruches a été trouvée dans le temple du soleil, érigé en 2400 av. J.-C. près du Caire. L’abeille était fréquente dans les hiéroglyphes égyptiens et, privilégiée par les pharaons, elle symbolisait souvent la royauté.
Dans l’Égypte antique, parmi les centaines de hiéroglyphes représentant une figure animale se trouve l’abeille (bit ou bia) qui symbolisait sans surprise l’organisation sociale autour d’une figure royale. L’abeille était ainsi le symbole de la royauté en Basse-Egypte. Au moment de l’unification de la Basse-Egypte et de la Haute-Egypte, le nom du pharaon fut précédé de la formule « Celui qui appartient au carex et à l’abeille », le carex étant le symbole héraldique de la Haute-Egypte et l’abeille celui de la Basse-Egypte.
Les larmes de Rê (ou Râ ), l’apiculture et l’importance des abeilles dans l’Égypte ancienne.
« Le dieu Rê pleura et les larmes coulèrent de ses yeux, tombèrent au sol et se transformèrent en abeilles. Les abeilles construisirent leur ruche et travaillèrent avec les fleurs de chaque plante pour produire du miel et de la cire ».
Cette inscription d’un ancien papyrus égyptien nous raconte comment les Égyptiens croyaient que les larmes générées par les pleurs du dieu soleil Rê se transformaient en abeilles lorsqu’elles touchaient la terre et comment le miel et la cire étaient alors associés aux larmes du dieu. Pour cette raison, les abeilles étaient considérées comme sacrées, un don de Rê lui-même, qui leur avait donné un aspect précieux non seulement pour la façon dont elles contribuaient à l’économie de la nation et au bien-être de la société égyptienne, mais aussi parce qu’elles étaient théologiquement importantes.
C’est précisément pour cette raison que le miel était également utilisé dans les rituels funéraires, car, en plus de donner au défunt un teint doré comme celui de la peau des dieux, il était considéré comme un véritable viatique sacré.
Dans la cité antique de Saïs se trouvait un Château de l’abeille où l’on rendait des cultes à la déesse Neith. Les prêtresses de Neith se nommaient les abeilles. Dans les rites initiatiques de Neith, l’initié était, à un certain moment de la cérémonie, environné par un essaim de prêtresses qui bourdonnaient autour de lui. Elles étaient nommées les bourdonneuses. Les initiés portaient des bijoux en forme d’abeille. Nout est une autre déesse égyptienne liée à l’abeille. C’est la déesse du ciel et la maîtresse des puissances vitales. On lit dans certains textes que Nout est née sous la forme d’une abeille. Dans le rituel de fondation d’un temple, une prêtresse de Nout jouait de la flûte pour appeler les abeilles.
Les Égyptiens utilisaient les abeilles et leurs produits. Les premières traces datent de 2500 avant J.-C. En Égypte l’abeille était considérée comme l’image de l’âme dévouée venant au monde avec le désir du bien et avoir l’envie de trouver le dieu en elle. Les momies étaient comparées à des larves d’abeilles et la cire d’abeille était abondamment utilisée dans le cadre de la momification, ainsi que pour la construction de bateaux et comme agent liant dans les peintures. Le miel était offert en offrande aux dieux. Les Égyptiens créaient également grâce au miel une boisson fermentée: l’hydromel.
Le miel était utilisé pour la production de médicaments grâce à ses propriétés anti-bactériennes et anti-fongiques.
En Grèce antique, les scientifiques supposaient que les abeilles utilisaient la forme hexagonale pour construire les alvéoles pour des raisons économiques, leur faisant économiser de la cire.
Aristote pensait que de manger du miel prolonge la vie.